les jours de fête, l'offrande de base, c'est à dire la petite coupelle conteant un billet, trois grains de riz, une cigarette, quelques fleurs ne suffit visiblement pas
Dans un village en fête qui n'était pas Bezakih ( mais nous savons que Bezakih connait soixante dix jours de fête par an), sous les innombrables guirlandes faites de feuilles de palmier tressées, ce sont de véritables paniers garnis que les femmes amènent en les portant sur la tête: un poulet rôti, des fruits, des légumes, des gâteaux, des bonbons. En un quart d'heure, dans ce village , ce sont deux cent femmes au moins, endimanchées, trainant derrière elles des tralées d'enfants aussi endimanchés, que nous avons vu passer, panier sur la tête, la porte de l'escalier d'une centaine de marches qui monte au temple.
Et nous nous demandions à quoi ou à qui servait ces offrandes: nous avons vu à peu de temps d'intervalle, une pauvresse
qui manifestement se nourrissait de tout ce qui était mangeable dans un tas d'offrandes de base, et un gamin de dix ou douze ans (lui visiblement correctement nourri et habillé) qui subtilisait les billets, les bonbons et les cigarettes.