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Titre du blog : En Asie
Auteur : petmenasie
Date de création : 24-09-2010
 
posté le 17-11-2010 à 00:19:15

miaos et atekameks

Il aurait fallu être bien naîf pour penser que l'histoire d'une minorité chinoise puisse être autre chose que l'histoire, sans cesse recommencée, d'un peuple dominateur qui dépouille et asservit un petit peuple au nom de la "civilisation" que possède le premier et de la "barbarie" supposée du second.

Il nous a fallu quatre heures de route à partir de Guiyang pour atteindre le premier village des miaos à longues cornes, qui sont aujourd'hui près de quarante mille. On s'enfonce dans un paysage curieusement bosselé, hérissé de monticules escarpés qui peuvent atteindre cent mètre de haut et peuvent être plus hauts que larges: au début, il y a de la place entre les bosses pour cultiver ou faire paître buffles et chevaux. A la fin, quand on est arrivé en pays miao, il n'y a plus que des bosses, plus que des cailloux et pas de terre, cela nous a fait penser à ces terres ibériques , près de Bragance au Portugal, ou au sud de Salamanque, les terres où Bunuel tournait "los olvidados".

Le village que nous avons vu est le seul accessible en voiture, il y en a d'autres plus loin , sur des terres plus arides encore, d'où les enfants viennent à pied à l'école qui est à l'entrée du village que nous avons visité, école où bien sûr la langue miao n'a pas de place. En face de l'école, dans son infinie bonté, le gouvernement chinois a fait construire quelques maisons pour les miaos, mais la plupart habitent leurs villages, plus haut dans la montagne. Celui que nous avons visité est misérable, plein de ruines, plein d'immondices: on y voit quelques viellards de trente ou quarante ans et quelques mamans de douze à quinze ans.

Une baraque à l'entrée reçoit les touristes et notre guide, moyennant finance, a convaincu deux dames miaos de s'habiller du costume très coloré qui fait leur célébrité et de coiffer l'une du chapau à cornes qui est la specialité de ce groupe de miaos.Voici quelques photos.

 

 

Dire que nous ne nous sentions pas bien dans ce village est peu dire!

Ill m'a beaucoup fait penser au village Atekamek à deux cents km de Montréal dans la forêt où, dans son infinie bonté, les gouvernement canadien a sédentarisé ce groupe d'amérindiens, chasseurs, pêcheurs, cueilleurs et nomades, désormais privés de terrains de chasse, de pêche et de cueillette.

Cantonnés sur les territoires les plus hostiles, privés de tout ce qui leur permettrait de poursuivre leurs activités ancestrales, privés aussi de leur langue.

Ils ont la télé dans des baraques dont le confort a été soigneusement étudié pour être minimal.

 

Commentaires

amarie le 17-11-2010 à 11:40:39
Mes visites sur votre blog sont plus rares cette fois, mais je m'émerveille de toutes ces images et sur ces paysages...

Les femmes photographiées me font penser à ce peuple pourchassé en Birmanie, mais dont je ne me souviens plus du nom. Les couleurs des costumes, les coiffes...

Apparemment ces coins de chine vous plaisent plus que l'indonésie, je retrouve votre ton enjoué de grandes découvertes. A partager au retour...