En Asie

L'armée rouge poursuivie par celle de Tchan kaï Tchek était en grand danger en arrivant sur les bord du Yang Tse Jiang en face du bourg de Shugi majoritairement peuplé de Naxis.

Les gens du village ont construit des radeaux de fortune et réussi en trois jours à faire traverser le fleuve aux vingt mille hommes de l'armée rouge et les ont ainsi sauvés.

Les soldats démunis de tout n'avaient rien à offrir en remerciement aux villageois sauf leurs casquettes qu'ils ont abandonnées à Shugi.

Ceci se passait 1936 et depuis les femmes Naxi ont pris l'habitude de porter la casquette mao de serge bleu qui leur va très bien.

L'événement a donné lieu à l'érection d'un monument à Shigu et

continue d'inspirer les peintres.

Paule en a acheté une, qui lui va très bien et lui vaut l'approbation, quand nous passons dans les villages, des dames Naxis qui en portent aussi et papotent accroupies sur le trottoir.

et du coup j'en ai acheté une aussi.

on prend vite l'habitude de manger sur le trottoir assis sur de minuscules tabourets. Les soupes de nouilles y sont délicieuses, roboratives et très peu chères.

ils sont très beaux qu'ils soient imprimés sur du papier Naxi (qui est une espèce de tapa, obtenu par battage de la tige d'une certaine plante)

ou comme ci-dessus dessinés sur les murs des écoles de LIJIANG.

Ils auraient trois mille ans et les plux vieux textes connus imprimés en ont huit cents.

Vingt mille textes en pictogrammes Naxis, de nature religieuse, sont conservés à travers le monde.

la connaissance de cette écriture serait réservée aux quelques quinze shamans encore vivants.

On les appelle ici "dongba", la moitié des quinze restants a passé quatre vingt ans.

Celui qui est ci dessus est employé par le musée de la culture dongba à Lijiang à faire des dessins mélangeant oiseaux, plantes, pictogrammes et caractères chinois;il porte la "mitre" faite de plaquettes de bois peintes formant autour de sa tête comme une auréole.

d'autres dongbas, vrai ou faux, portent de grands chapeaux à plumes.

les Naxis n'ont pas de temple et pas d'autre culte que celui organisé par les dongbas, généralement en plein air, et qui consiste surtout en pratiques divinatoires, indispensables en particulier pour choisir le prénom d'un nouveu-né.

sur le chemin, taillé dans le rocher, des gorges du tigre dans les quelles passe le Jiang Tse Jiang (à 1800 m d'altitude et à 2500 km de son embouchure) il y a une maisonette tenues par de jeunes et charmantes soldates de l'armée rouge dans laquelle on peut voir ceci:

ce jeune dandy n'est autre que le Président Mao encore étudiant; pour dix yuans, soit un euro, on peut s'assoir dans le fauteuil à côté de lui et se faire prndre en photo par un ami, la même photo faite par un professionnel coûte trente yuans.

on ne s'attend pas à voir des choses fabuleuses à quelques kilomètres de la capitale qu'est Kunming avec ses cinq millions d'habitants et un formidable dynamisme économique

pourtant deux moines taoïstes ont à la fin du dix-huitième siècle creusé à mi hauteur d'une falaise de deux cent mètres de haut surplombant le lac Dian deux cavernes et le chemin vertigineux qui permet d'y accéder.

le fond des cavernes est tapissé de sculptures taillées dans le rocher ( qui a été évidé ) représentant des divinités du panthéon taoïste qui reste pour nous très mystérieux.

outre le dieu ci-dessus il y a des figures naîves, voire très maladroites

ce que ces deux bons moines n'avaient pas prévu c'est qu'un télésiège permet d'accéder au haut de la falaise et ainsi à une foule de déambuler sur cet étroit chemin où, en certains endroits, deux personnes normales ont du mal à se croiser.

ces deux cavernes dans leur simplicité sont beaucoup plus émouvantes que la plupart des grands temples.

le couple qui nous a reçu dans sa belle maison n'est pas pauvre, ils ont trois enfants avec de bonnes situations, il y a une auto et deux motos dans la cour et leur grand salon au premier étage de plus de quarante mètres carrés est fort beau. Le petit lait qui reste après qu'on ait fait le beurre mélangé à du thé est leur boisson favorite.

Nous n'avons pas vu le yack mais vu l'homme baratter et la femme façonner le beurre. Il étaient charmants.