En Asie

nous avions conclu un peu hâtivement après avoir vu un ceratin nombre de jolies satuettes décorant des hôtels et des restaurants que l'art populaire se portrait bien à Java, mais nous avons déchanté depuis, le marché des antiquaires et de l'artisanat de Solo, 500000 habitants, est tout à fait désolant, même les fameuses marionnettes ne sont plus que de fades copies.

Et puis, miracle, en plusieurs endroits de la côte, entre Surabaya et Ketapang d'où part le ferry pour Bali et où nous sommes aujourd'hui, nous avons vu des centaines de bateaux élégants et magnifiquement décorés, dans une veine très populaire

 

 

 

 

ils vivent dans la montagne à 320 km au nord de Makassar dans la province du sud de Sulawesi

il nous a fallu toute une journée pour arrivés à 8h à l'aéroport de Makassar atteindre notre hôtel vers 19h

L'art des toraja est un enchantement: leurs maisons à très haut pignons inclinés sont très décorées, le pignon et les murs latéraux sont formés de petits panneaux de bois gravé et peint, de motifs essentiellement géomètriques, dont chacun forme un tableautin que je mettrais bien dans mon salon!

Leurs rites funéraires sont moins plaisants: pour l'enterrement d'une dame morte il y a huit mois, plusieurs centaines de torajas étaient asemblés et au milieu de cette foule on dépeçait quatre buffles et on mettait à mort une bonne douzaine de cochons. Toute cette viande est destinée à être mangée une fois cuite et nous sommes partis bien avant qu'ils l'aient seulement mise à cuire.

c'est sur la route que nous avons vus des dépiqueurs et égraineurs de riz, ils étaient deux battant les gerbes sur une planche et faisant ainsi tomber les grains dans une bâche disposée en dessous

et aussi l'extraordinaire "charrue à riz", ce n'est pas la seule que nous ayons vue mais il n'y en a pas beaucoup: il se confirme que la culture du riz est essentiellement manuelle.

Omniprésente dans le paysage, la culture du riz, qui occupe vraiment toutes les parcelles si petites soient elles que l'on peu aplanir et irriguer, l'est aussi par le nombre de gens au travail que l'on voit dans les rizières sous leurs chapeux coniques. Et ce qui est fascinant c'est que dans un pays surpeuplé, un peu anarchique, dont la propreté n'est pas la qualité première il y a une chose parfaitement ordonnée, entretenue, soignée, ce sont les rizières, ce sont les gerbes et les tas de gerbes de riz, ce sont les canaux qui amènent l'eau dans la rizière.

 

 

elles sont représentées par des satues, certaines très réalistes, enfermées dans des grottes sous les falaises où les toraja aiment aménager leurs nécropoles et qui sont nombreuses dans un pays au relief karstique.

Les torajas émigrent beaucoup, leur pays étant pauvre, on en compte 400000 au pays contre trois millions ailleurs, mais il reviennent pour être enterrés convnablement faute de quoi leurs âmes erreraient sans fin

dites nous ce que vous pensez de la deuxieème satue, elle est à vendre

on ne sait plus comment il faut appeler un groupe de gens comme les torajas : peuple, ethnie, nation, peuplade?

l'étrange est qu'ils sont chrétiens-animistes ou plutôt animistes-chrétiens (ie catholiques ou protestants de diverses espèces)

notre guide, un charmant garçon de 43 ans, parlait un français, appris à l'Alliance Française de Makassar, tout à fait acceptable mais certainement insuffisant pour exprimer des subtilités dialectiques ou théologiques. En plus il est "bugis" par son père (les bugis sont l'ethnie la plus nombreuse de la province sud de Sulawesi et ses deux parents (sa mère est de Sumatra) musulmans l'ont élevé dans la religion du Prophète.

Visiblement il lui était difficile de nous faire comprendre comment les torajas concilient le dogme chrétien et la nécessité de sacrifier quelques buffles pour que l'âme du défunt trouve la paix, de préférence dans un rocher et nous n'avons pas compris. Nous avons constaté qu'ils utilisent des gros blocs de granit pour y creuser des caveaux encore aujourd'hui, le bonhomme utilisait pour réaffûter les gros clous dont il se sert pour creuser le caveau une forge comme on imagine qu'il pouvait en exister il y a trois mille ans, et qui était très efficace grâce à deux souflets de bambous que je renonce à décrire.

A part le syncrétisme religieux qui est le leur et leurs superbes maisons dont il y a plusieurs centaines et dont la construction se poursuit imperturbablement, les toraja sont comme tout le monde ils ont des motocyclettes, des téléphones mobiles et des blackberries avec les quels moyennat 10 euros par mois ils captent internet de façon illimitée sur tout le territoire de l'archipel (1900000 km2) et sur la mer qui les sépare.

Après hésitations nous avons fini par acheter trois morceaux de maisons, ils en ont tant qu'ils peuvent bien en dépecer une de temps en temps ( voir en vendre une presue entière à un américain pour 5000 euros, comme nous avons vu qu'ils le faisaient dans la boutique). Ce sont trois petits panneaux de bois gravés et peints.

Demain nous allons à Lombok.